Histoire

Un authentique village cévenol

A l’ouest du département du Gard, le village pittoresque de Saint Martial, bâti sur un promontoire aux maisons serrées contre l’église date des premières années de la féodalité. Cet îlot a toujours été fidèle au catholicisme au milieu d’une région conquise par la Réforme. Cette localité se caractérise par de nombreux hameaux et mas dispersés constitués de constructions rurales traditionnelles : Le Viala, Cabanevieille, Isserviel et Canduron-Liron sont les plus importants.

D’hier à aujourd’hui

La présence de monuments mégalithiques, dolmens et menhirs atteste de l’existence de l’homme dans la vallée du Rieutord dès l’époque préhistorique.
Ce Castrum est défendu par deux rivières l’Elbès et le valat du Bourbouquié ainsi que par un rempart dans lequel on entre par deux portails : celui de la place ouvrait la route vers Saint Roman de Codières.

Dès le Xe siècle, Saint Martial est un village fortifié, groupé autour du château seigneurial de la famille d’Anduze dont l’un des membres, Bernard d’Anduze, fut évêque de Nîmes. Il abandonne un tiers de ses terres et droits seigneuriaux à son évêché, faisant de Saint Martial le chef lieu d’un archiprêtré où les évêques de Nîmes résidaient occasionnellement. Plusieurs évêques y ont séjourné jusqu’au XVIIe siècle.
Lors des guerres de religion, une partie de la population de la paroisse devient protestante, mais avant la Révocation de l’Edit de Nantes, la communauté redevient entièrement catholique, comme ses voisines Saint André de Majencoules et Notre Dame de la Rouvière.
Au début du XVIe siècle, 800 personnes habitent le village, ce sont principalement des paysans, des petits propriétaires qui vivent de façon frugale, austère. Grâce à la construction de multiples murettes en pierre sèche (les traversiers), ils protègent la terre arable de l’érosion, permettent une bonne irrigation de ces espaces que les montagnes très pentues interdisent.
Aux XVIIe et XVIIIe siècles Saint Martial était un village de cardeurs de laine. Les bergers cévenols choisirent Saint Blaise comme Saint patron car c’était le protecteur du bétail et des cardeurs. Ce Saint a été martyrisé au début du IVe siècle au moyen de cardes et de peignes en fer.

Jusqu’à la Révolution Saint Martial fut le centre d’une cour de justice seigneuriale où les « officiers ordinaires de Saint Martial » traitaient ce qui ressortissait de cette justice sur les territoires de Saint Martial, de Notre Dame de la Rouvière et une partie de Saint André de Majencoules.
Saint Martial a vu ses activités évoluer au cours des siècles. Ce fut l’exploitation des châtaigneraies du XIe siècle jusqu’au début du XXe siècle, la sériciculture du XVIIIe siècle jusqu’au milieu du XIXe siècle et la filature jusque dans les années 1930 qui firent vivre les familles. Durant l’hiver, les paysans élevaient des chèvres, des moutons et des porcs.

L’élevage ovin a été longtemps un des piliers de l’économie locale dont les bergeries sont les témoins.
L’élevage caprin et porcin était aussi développé ainsi que les cultures en terrasses de raisins, pommes, olives, cerises et oignons doux sur les terrains proches de la vallée.

Ici le schiste et le granit correspondent à une végétation et à une architecture spécifique. Le châtaignier et le chêne vert prospèrent sur un sol acide. Le schiste, sombre nuancé du gris bleu au brun rouge a été utilisé dans la construction ainsi que le granit(pierre à texture plus complexe dans les tons gris, sable).

Aujourd’hui Saint Martial est réputé pour la culture en terrasses de l’oignon doux des Cévennes (AOC) comme sur une grande partie de la vallée du Rieutord, et pour son activité textile artisanale de cachemire.
Actuellement, le village est en cours d’aménagements pour obtenir le label « village de caractère ».